Poète, typographe, éditeur, Jacques Brémond se consacre entièrement à sa maison d'édition, qu'il dirige seul entre Nîmes et Avignon. Ainsi depuis 30 ans, il édite, il médite, il pose, compose des mots sur des papiers choisis, papiers destinés -monnaie des morts, végétal, céréales, emballage, chiffon ou crottin d'éléphant- pour des livres entièrement fait main, pour la plupart, ou en chacun se mêlent les sens des fibres et des mots. "Une seule volonté, établie et défendue, donner à voir à lire la poésie et les poètes, toute la poésie sans église ni parti, sans barreaux ni barbelés. La poésie est large, vaste, ouverte, l'édition doit en être un miroir aussi exact que possible." (J.B)
A ce jour, près de 300 titres pour environ 150 auteurs, au travers de collections aux appellations appropriées -des poètes de la rue, aux petits carnets, la dérision, lettre-suit, etc.
Il fait des livres comme d'autres font des confitures ou des enfants, du moins il essaie, dit-il.
Parce qu'il ne publie que ce qui lui plaît, que ce qui le touche, un catalogue riche en poètes connus, moins connus ou débutants: H. Cadou, S. Stétié, J. Saramago…mais vivants!
et depuis quelques années Lionel Bourg, auteur fidèle et complice depuis 1980, et Monique Domergue, dont il fera paraître le premier récit en 1992 "Propos de vieilles femmes".

Lionel Bourg né en 1949, auteur d'essais, journaux, récits, poèmes, plus de 40 titres parus à ce jour, chez divers éditeurs. Son premier recueil ecrit en 1976 sera publié aux éditions Jacques Brémond en 1980 "Contre nuit". Depuis l'auteur et l'éditeur sont restés fidèles et complices. Dernier livre paru, "Lettres de Lasalle suivi de Fragments de poèmes d'amour", décembre 2001, sous forme de correspondance écrites et adressées à l'occasion d'une résidence dans une filature à Lasalle (Cévennes). Au travers des êtres rencontrés, des paysages, il nous livre ses méditations, ses doutes, ses rêves, ses regards, intérieurs et extérieurs, sur le monde qui nous entoure.
Beauté des mots, vocabulaire riche pour dire au plus près de l'émotion, de la révolte parfois.
Une écriture engagée, enragée, ou dégagée pour l'expression des sentiments les plus profonds.

Monique Domergue professeur de lettres, d'origine savoyarde, n'avait rien publié avant la parution de son premier livre aux éditions Jacques Brémond en 1992, "Propos de vieilles femmes".
"Je n'écris" dit-elle, "que pour être lue à haute voix", et l'on pourrait dire en effet que ce premier livre fait écho à cette approche de l'écriture.
Sous forme de 22 poèmes-dialogues, c'est une sorte de chant où en chaque strophe -émotions, réflexions, mémoire- pourraient se reconnaître toutes les femmes du monde, qui donnent le jour mais aussi la nuit. Ces chants se lient, se lisent, s'entendent comme des échos, des éclats, de fibres de mémoires jusqu'au livre refermé, qui porte l'écorce, l'empreinte du temps. Ainsi des désirs sensibles de l'éditeur, aux mots de l'auteur se sont mêlées les fibres du sculpteur, Jean-Paul Domergue pour l'emboîtage de ces pages non reliées.
De cette première rencontre naîtra un autre recueil décembre 2000, chant-poème "dédié" à cette fin de siècle "Le siècle s'effondre", sous couverture papier crottin d'éléphant Audois "orné d'un soleil en loupe de peuplier, pour éclairer un autre siècle, un autre millénaire, pour rêver" ainsi l'achevé d'imprimer de l'éditeur, Jacques Brémond.

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